CHAMBOULER, verbe.
Étymol. et Hist. 1. 1807 (
Michel, p. 41 :
Chambouler. Se dit improprement d'Un homme ivre. Il est ivre; il chancelle);
2. 1915, 31 mars « bouleverser, mettre en désordre » (
Rigolboche, n
o2 ds
Sain. Tranchées, p. 117 : [ici, au repos] il ne dégringole pas... des gros noirs ou des crapouillots pour
chambouler la cagnat); 1916 fig. (
Barbusse,
Le Feu, p. 178). Mot lorr. : mosellan (
Zél.) et meusien (
Labourasse), composé pour le 2
eélément du verbe
bouler*; l'orig. du 1
erélément est discutée. L'étymon
chant* « face étroite d'un objet » (
FEW t. 2, 1, p. 631a;
Bl.-W.5) n'est pas invraisemblable. On pourrait aussi penser à un croisement avec
chanceler*
(cf. chambranle); les hyp. qui rattachent le 1
erélément du verbe au lat.
gamba (soit à
cambo « jambe » [
Mistral] hyp. suggérée à
Dauzat 1973 par la var.
camboler [
Delvau 1867], soit au franco-prov.
chambe « jambe » (v.
chambarder) (
cf. bressan
chambiller « chanceler »,
Guillemaut,
s.v. chambe) se heurtent au fait qu'au lorr.
jambe correspond le dér.
jambouler (
Zél.). Si le sens de « chanceler » est premier, le sens 2 est dû à l'infl. de
chambarder*.