CHABOT, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1220
cabot peut-être « têtard » (
G. de Coincy,
Miracles de Nostre-Dame, éd. F. Koenig, t. 2, p. 33,
D'un archevesque qui fu a Tholete, 722), demeuré sous cette forme et en ce sens en norm. (
Moisy) et en wallon (
Roll. Faune t. 3, p. 66);
2. 1380
cabot « poisson à grosse tête » (
Reg. aux publications, A. Tournai ds
Gdf. Compl.); relevé sous cette forme en norm. (
Moisy) et en pic. (
Hécart); 1
remoitié du
xvies.
chabot «
id. » (
Marot, III, 10 ds
Littré), relevé sous la forme
chavot en Franche-Comté (
Roll. Faune t. 3, p. 174). Orig. obsc. À rapprocher de l'a. prov.
cabotz « poisson à grosse tête » (mil.
xiiies. ds
Levy; 1181 lat. médiév.
cabos, Toulouse ds
Du Cange t. 2, p. 9b), bien attesté dans le sud-ouest du domaine occitan (
A. Dauzat,
Essais de géogr. ling. Noms d'animaux, Paris, 1921, p. 53), issu d'un lat. vulg. *
capŏceu (dér. de
caput « tête ») littéralement « poisson à grosse tête ». Cependant un empr. du fr. au prov. (
A. Thomas Mél. Etymol., p. 51;
Dauzat,
loc. cit., pp. 52-58;
Bl.-W.5; Barbier ds
R. Lang. rom., t. 58, 1915, p. 295 et ds
R. Philol. fr., t. 20, p. 120) avec restitution d'un sing.
c(h)abot d'apr. les mots en
-ot ayant leur plur. en
-oz, fait difficulté, l'ancienneté du type
cabot et la présence des deux types
cabot/chabot dans le domaine fr. étant plutôt caractéristiques d'un mot autochtone. L'hyp. de Sjögren (
Neuphilol. Mitt., t. 28, 1927, pp. 162-169) reprise par
FEW (t. 2, p. 346b, note 5) selon laquelle
chabot serait composé de
chat (à cause de l'agilité de ce poisson) et de l'a. fr.
bot « crapaud » [v.
bot*
(pied)] fait difficulté du point de vue géogr., le type
bot étant absent du domaine occitan (v.
FEW t. 15, 2, p. 40b).