CHÂTEAU, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. [Fin
xes. a. prov.
castel « village fortifié » (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 427)]; [
xes. ds
FEW, s.v. castellum];
ca 1100 plur.
chastels « place fortifiée, citadelle » (
Roland, éd. J. Bédier, 2611); 1174 plur.
chastaus (
G. de Pont-Ste-Maxence,
St Thomas, éd. E. Walberg, 2214); 1212-18
forz chastiaus (
G. de Villehardouin,
Conquête Constantinople, éd. E. Faral, § 320); 1835
château fort (Ac.); spéc.
ca 1236
faire chastiaus en Espaigne (
G. de Lorris,
Rose, éd. F. Lecoy, 2430; v. aussi
Neuphilol. Mitt., n
o1-2, 1914, pp. 107-110);
2. av. 1188
chastel « grande et belle demeure » (
Partenopeus de Blois, éd. J. Gildea, 943);
a) 1606 « résidence royale » (
Nicot); d'où 1836 « la cour » (
Stendhal,
loc. cit.);
b) 1690 « résidence seigneuriale » (
Fur.).
B. Spéc.
1. 1165-70 mar.
chastel (
B. de Ste Maure,
Troie, éd. L. Constans, 7065);
2. ca 1275 hérald.
chastel (
Walford's Roll, Leland's version, copy b [7] ds
G. J. Brault,
Early blazon, Oxford, 1972);
3. 1651
faire des châteaux de cartes (
Scarron,
Virgile travesti, éd. V. Fournel, livre 6, Paris, 1858, p. 211b), à nouv. ds
Ac. 1835; 1690 fig. (
Fur. : On appelle
château de carte, une maison fort enjolivée, qui paroît beaucoup, & qui est en effet peu de chose);
4. 1704
château d'eau (Trév.). Du lat.
castellum (dimin. de
castrum « camp ») attesté dans la lang. class. au sens de « redoute » dep. le
iies. av. J.-C. ds
TLL s.v., 527, 58;
cf. César,
ibid., 525, 21 et de « château d'eau », puis en lat. médiév. au sens de « citadelle » (776 ds
Mittellat. W. s.v., 338, 15) et de « ville fortifiée, oppidum » (
ca 778,
ibid., 338, 68).