CENTRE, subst. masc. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1275 fig. « point intérieur situé à égale distance de tous les points d'une circonférence ou de la surface d'une sphère » ( J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 19101); 2 emoitié xives. centre du monde ( J. Lefevre, Trad. La Vieille, éd. H. Cocheris, p. 200); spéc. b) 1529 géom. « point du milieu d'un cercle » ( G. Tory, Champ fleury, L. III, 33 v ods Hug., s.v. centrique); 2. p. ext. a) xives. « milieu d'un espace quelconque, partie centrale d'un ensemble donné » ( J. D'Arkel, Li Ars d'amour, 2 ep., I, X ds Gdf. Compl.) spéc. b) 1690 milit. centre du bataillon ( Fur.); c) 1821 pol. centre droit ( Maine de Biran, Journal, p. 343); 1822 centre gauche ( Stendhal, De l'Amour, p. 274); 1829 centre [ de la Chambre] ( Boiste); 3. spéc. 1924 sp. demi-centre ( Montherlant, Les Olympiques, p. 252). B. P. anal. 1. a) 1638 fig. « point, lieu où se trouvent, se font habituellement certaines choses, d'où émanent certaines idées » ( Rotrou, Les Sosies, V, 1 ds
Œuvres, Paris, t. 3, 1820, p. 440); 1659 spéc. en parlant de Paris le centre du bon goût ( Molière, Précieuses ridicules, sc. 9 ds
Œuvres, Paris, 1962, p. 105); d'où b) 1839-42 absol. « ville capitale, agglomération » ( Comte, Cours de philos. positive, t. 4, p. 97); c) 1899 électr. centre de dépôt (Nouv. Lar. ill.); 1939 centre anti-tuberculeux ( Montherlant, Les Lépreuses, p. 1440); 2. a) av. 1662 « (le plus souvent en parlant de la relig. ou de Dieu) chose principale, raison première, fondamentale » ( Pascal, Pensées, section VIII); b) 1691 être le centre de qqc. « (en parlant des personnes) en être l'animateur » (M mede Sévigné, 1329, 26 juill. ds Rob.); 1856 par exagération, péj. se regarder comme le centre du monde ( Flaubert, La Tentation de st Antoine, p. 648); spéc. c) 1821 arg. « nom propre » ( Ansiaume, Arg. en usage au bagne de Brest, f. 7 r o, § 89); 3. a) 1680 mécan. et phys. ( Rich. : Le centre de la gravité); 1702 centre de percussion ( Ac. des Sc. ds Trév. 1752); 1751 centre de gravitation ou d'attraction, centre d'oscillation ( Encyclop. t. 2); b) p. anal. 1845 anat. centre nerveux ( Besch.). Empr. au lat. class. centrum « pointe sèche du compas » d'où sens gén. « centre d'un cercle (ou d'un sphère) », en partic. « centre de la terre » 1 ers. ( Pline, Nat., 2, 81 ds TLL s.v., 823, 23) et p. ext. « milieu d'un ensemble donné, circulaire ou non; le lat. est lui-même empr. au gr. κ
ε
́
ν
τ
ρ
ο
ν proprement « aiguillon », puis sens passif géom. « point central d'une circonférence », « rayon » et « centre de gravité » du gr. κ
ε
ν
τ
ε
ι
̃
ν « percer comme d'un aiguillon, piquer » à cause de la pointe du compas piquée au point autour duquel le centre est décrit; centre, terme de sp., est un calque de l'angl. center-half, comme le montre son attest. dans un texte fr. en 1916 ( Mack t. 1, p. 135); cf. Becker, Sportanglizismen im modernen Französisch, Meisenheim, 1970, p. 316 et 328; v. aussi avant-centre.
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