CASUEL2, ELLE, adj.
Étymol. et Hist. Mil.
xixes. (Renan ds
Lar. 19e). Empr. au lat.
casualis, terme de gramm. au sens de « relatif au cas » attesté dep. Varron (
TLL s.v., 571, 54).
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Histoire :
« qui comporte des cas ou se rapporte à eux » (grammaire, linguistique). Attesté depuis 1863 (Renan, Système, page 402, § 8 : Enfin l'ancienneté des flexions casuelles a reçu, dans ces dernières années, une confirmation inattendue du déchiffrement des inscriptions qu'on lit sur les rochers du mont Sinaï). Le mot semble être définitivement entré dans la terminologie linguistique en 1876 à travers l'œuvre de Hovelacque (Hovelacque, Linguistique1, page 163 : Pour M. Frédéric Müller les désinences casuelles auraient été : û, pour hû pronom de la troisième personne ; î, suffixe indiquant la relation ; le démonstratif an). On relève une première tentative de lexicalisation de casuel dans un sens grammatical (Städtler, Grammatiksprache, page 174) de ca 1325 (Donatm2S, page 115, § 42 : Quantes fourmes casueles sont ? […] Queles ? Monoptota, diptota, triptota, tetra[p]tota, pentha[p]tota, exaptota, aptota) au 15e siècle (Gramm5S, page 149, § 13 : assçavoir est que quant pluseures dictions casueles concourrent en une meisme oroison soit mediate soit immediate, et samble qu’elles appartiengnent a une meisme chose, ellez doibvent estre d’ung meisme case, si come le bon preux homme, maistre Piere, nostre curé, chemine droit et reid). Les grammaires du 16e siècle (Ø Estienne, Traicté ; Ø Meigret, Traité ; Ø La Ramée, Grammaire), ainsi que du 18e siècle (Ø Encyclopédie Méthodique, Grammaire) n'utilisent pas le terme casuel. Cela a fait apparaître qu’il n'y a pas de continuité entre les attestations du Moyen Âge et le terme appartenant au lexique actuel. Nous n'avons pas trouvé d'attestation non plus dans les grands dictionnaires du 17e siècle (Ø Cotgrave ; Ø Furetière1). La première attestation lexicographique date de 1867 (Larousse1 : Gramm. Qui se rapporte aux cas, aux désinences variables des mots déclinables : En arabe, les flexions casuelles s'expriment par des lettres quiescentes [Renan]). -
Origine :
Transfert linguistique : emprunt au latin casualis adj. « qui a des cas, des déclinaisons » (attesté depuis Varron, TLL 3, 571). Le latinisme a subi une adaptation morphologique avec substitution du suffixe -el (-al, ‑el*) à -alis, sur le modèle de formations comme charnel*, mortel*, matériel* ou spirituel* (cf. aussi TLF‑Étym s.v. pluriel). Il semble être entré en français une toute première fois au Moyen Âge où il est attesté, sans s'imposer durablement, aux 14e et 15e siècles (Städtler, Grammatiksprache, page 174), à travers des traductions de Donat et des traités de grammaire. Il a été réemprunté au 19e siècle par Ernest Renan et consacré dans le domaine de la linguistique par Abel Hovelacque. Cf. von Wartburg in FEW 2, 479b, casualis 3.
Rédaction TLF 1977 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2007 : Marta Andronache ; Nadine Steinfeld.. - Relecture mise à jour 2007 : Jean-Pierre Chambon ; Thomas Städtler ; Jean-Paul Chauveau ; André Thibault ; Takeshi Matsumura ; Éva Buchi ; Gilles Petrequin.