CASANIER, IÈRE, adj.
Étymol. et Hist. 1. 1315 subst.
casenier « prêteur d'argent italien établi en France » (
Ord., I, 582 ds
Gdf.) − 1587 (Fr.
Perrin,
Quatrains, f
o36 ds
Gdf. Compl.);
2. 1558
casanier « qui aime à rester au logis » (
Du Bellay,
Regrets, XXIX, 1). 1 empr. à l'ital.
casaniere « prêteur d'argent » attesté en 1447-64 (ds
Batt.) et lui-même dér. de
casana terme d'Italie du nord (Lucques) « boutique d'un prêteur d'argent » attesté au
xiiies.
(DEI) issu, peut-être par croisement avec
casa « maison » (
Devoto), du vénitien
casnà « monceau de deniers », lui-même empr. au turc
ḫazna « trésor », de l'ar.
khazīna «
id. » (
DEI;
Devoto; Lok., n
o855). Le sens 2 s'explique prob. par le fait que les prêteurs italiens installés en France semblaient tenus à résider en un lieu précis, évolution favorisée par l'infl. de
case* « maison », fréquent au
xvies. (v.
Gdf.,
s.v. casenier; cf. gentilhommes casanniers « gentilhommes du pays » chez Monluc ds
Hug. et
casaner « rester à la maison » chez Baïf,
ibid.). L'esp.
casañero, proposé comme étymon. par
FEW t. 2, pp. 452-453 et
Bl.-W.5, est prob., selon
Cor.,
s.v. casa, empr. au français.