CARNAGE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 2
emoitié
xiies.
prendre charnage « (du Christ) prendre chair » (
Horn, 317 ds T.-L.); 1546
carnage « chair (que mangent les bêtes sauvages) » (
Rabelais,
Tiers Livre, XXIV, éd. Marty-Laveaux, p. 74);
2. 1200-1226 pic.
carnage « temps de l'année où il est permis de manger de la viande (par opposition au carême) » (
Reclus de Molliens,
Miserere, 217, 8 ds T.-L.);
ca 1223
charnage (
G. de Coincy,
Miracles, 323, 12,
ibid.);
3. mil.
xiiies. [date du ms. Bibl. vaticane, Regina 1441]
charnaige « massacre, tuerie » (
Auberi le bourguignon, éd. Tobler, 85, 20,
ibid.); 1564
carnage (
J. Thierry,
Dict. fr.-lat., Paris).
Carnage, prob. forme normanno-picarde de
charnage, dér. de l'a. fr.
char (chair*
), cf. norm.
carnage « charogne » (
Delbouille), pic.
id. « temps où l'on mange de la viande » (
Corblet); 3 a peut-être au
xvies., été influencé par le prov.
carnatge, attesté au même sens au
xiiies. (Peire Cardinal ds
Rayn.) et non par l'ital.
carnaggio, attesté très tardivement (
xviiie-
xixes. ds
Batt.) en ce sens.