CARCAN1, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1
remoitié du
xiies.
charcanz « collier de fer servant à attacher un condamné au pilori » (
Li ver del Juïse, 266 ds T.-L.); 1172-74
carcan (
G. de Pont-Ste-Maxence,
Vie de St Thomas, éd. E. Walberg, 2915); 1867 « collier de fer pour les forçats »
(Lar. 19e);
2. p. anal. 1468 « collier de pierres précieuses » (
Spécule des pécheurs ds
L. Quicherat,
Hist. du cost. en France, Paris, 1877, p. 313); 1832 « collier que l'on met au cou des porcs » (
Raymond). Représente le lat. médiév.
carcan(n)um (
ixes. ds
Mittellat. W. s.v., 269, 53), également attesté dans le domaine angl. aux
xiieet
xiiies. (
Latham), d'orig. inconnue. La répartition des formes
charchan/carchan (T.-L.;
Gdf. Compl.) ne permet pas de leur attribuer une orig. géogr. précise. Les formes en
cha- sont peut-être dues à une hyperfrancisation à partir des formes en
ca- considérées comme normanno-picardes (v.
FEW t. 2, p. 362b). Un rattachement à l'a. h. all.
querca « gorge, cou » (
Diez5, p. 539), plus spéc. à l'a. nord.
kverkband « jugulaire, mentonnière » (Bugge ds
Romania, t. 3, p. 146) fait difficulté des points de vue phonét. et chronol. L'étymon arabe
ḫalḫal « anneau de la cheville » (
REW3, n
o4002a) fait difficulté des points de vue phonét., chronol. et géogr.,
carcan n'étant pas attesté en a. prov., mais dans la partie nord du domaine d'oil.