CARACOLE, subst. fém.,CARACOL, subst. masc.
Étymol. et Hist. [
Av. 1598 fr. des Pays-Bas
caracolle « escargot » (
Ph. de Marnix,
Œuvres, t. 1, p. 225 ds
Herb., p. 62)];
1. 1611 équit.
caracol (
Cotgr.) [
Quem. atteste ce mot dep. fin
xvies. ds les
Oeconomies royales de Sully, mais cet ouvrage a été rédigé entre 1610 et 1617]; 1615
caragol (
E. Binet,
Merv. de nat., p. 145 ds
Gdf. Compl.); 1648-52
caracole (
Scarron,
Le Virgile travesti, t. 5, 9134 ds
Dub.-Lag.) [contrairement aux indications de
FEW t. 2, p. 1005,
A. Oudin,
Seconde partie des Recherches ital. et fr., 1642 n'atteste que la forme
caracol];
2. 1675 archit.
caracol (
J.-H. Widerhold,
Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr., p. 169). Empr. à l'esp.
caracol, proprement « escargot » (dep. 1400 d'apr.
Cor.), attesté également aux sens 1 (dep. 1604 ds
Gili) et 2 (dep. le
xvies. d'apr.
Al.), d'orig. incert. : − peut-être issu par métathèse du type
cacalaou, cagarol, attesté ds les dial. du sud-est et du sud-ouest de la France, et qui serait issu du croisement du lat.
conchylium « coquille » avec le gr. κ
α
́
χ
λ
α
ξ « petit caillou de lit de rivière » (v.
FEW t. 2, pp. 1004-1006; v. aussi
escargot) − ou encore dér. de la racine préromane *
kar- « coquille, écale » qu'on trouve à l'orig. de
carapace* (
cf. dénominations ibériques de l'escargot sur lesquelles s'appuie J. Hubschmid ds
Rom. Philol., t. 13, 1959-60, p. 39). L'hyp. de
REW3, n
o7658 qui fait remonter l'esp.
caracol et le fr.
escargot* au lat.
scarabaeus n'est pas vraisemblable. Celle qui fait de
caracol le descendant d'un dér. du lat.
cochlea « escargot » (Leite de Vasconcellos ds
Revista Lusitana t. 2, 1890-92, p. 364;
Schuchardt ds
Sitzungsberichte der Akademie der Wissenschaften, Philosophisch-Historische Klasse, t. 141, 1899, p. 33; Brüch ds
Z. rom. Philol., t. 57, 1937, pp. 592-593) se heurte à de grandes difficultés.