CAQUER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 1340 « couper les ouïes des harengs, les saler pour les empiler dans des tonneaux » part. passé adjectivé
harens cakés (
Cart. de l'hôpital St Jean-en-l'estrée d'Arras, Richaud, 132, Delb. ds
Quem.);
2. 1832 p. anal. « mettre de la poudre ou du salpêtre dans des barils » (
Raymond). Empr. au m. néerl.
caken « faire une incision sous la branchie gauche des harengs pour enlever une partie des viscères », néerl.
kaken « mettre en caque », dér. de
cake (n. néerl.
kaak) « mâchoire, joue; ouïe, branchie » (
De Vries Nederl.;
De Vries) d'orig. discutée. L'opinion souvent avancée selon laquelle ce procédé aurait été inventé en 1384 par Willem Beukelszonn, citoyen de Biervliet, est en contradiction avec le fait que le m. fr.
caqueharenc « hareng préparé », empr. au néerl.
caecharine «
id. » est attesté dès 1332 (
Gdf.). Le sens de « mettre en caque » peut être, comme en néerl. (v.
De Vries), naturellement issu de celui de « préparer pour mettre en caque », avec cependant infl. probable de
caque* (
Bl.-W.5; v. aussi
EWFS2).