CAPILOTADE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1542
capilotaste « sorte de sauce épaisse à base de viande finement hachée » (
Livre fort excellent de cuysine, p. 11r. d'apr. A. Vollenweider ds
Vox rom., t. 22, p. 409); 1555
capilotade. (
Id., éd. de 1555, 6 v
ods
Hug.); d'où p. ext.
2. 1610 « toute chose ou personne hachée menu » (
Beroalde de Verville,
Voyage des princes fortunez, p. 429, [ici d'une pers.],
ibid.); d'où 1622 fig. « écrit déchiré par les critiques » (
Courval, Sonnet,
Satyres p. 9 ds
Gdf. Compl.). Empr., prob. par l'intermédiaire de l'ital.(qui a fortement influencé le
Livre fort excellent de cuysine) et du cat. (attesté dep. 1494,
Libre de doctrina pera ben servir, per mestre Robert, v. A. Vollenweider,
loc. cit., pp. 409-410), à l'esp.
capirotada « préparation à base d'herbes, d'œufs, d'ail, etc., destinée à recouvrir d'autres mets », attesté dep. av. 1343 (J. Ruiz d'apr.
Cor. t. 1,
s.v. capa), dér. p. métaph. de
capirote « capuchon », lui-même empr. au gasc.
capirot «
id. » (v.
Palay), dér. de
capa « manteau » (v.
cape) avec suff.
-ariu +
-ottu et réduction gasc. de
-ier- à
-ir- (v.
Cor.,
ibid.). Le mot
cabirotade que l'on trouve chez Rabelais (1535,
Gargantua, éd. R. Calder, p. 131) est un mot différent qui signifie « grillade de chevreau » et est dér. du gasc.
cabirot « chevreau » (v.
EWFS2;
cf. cabirou « chevreuil » ds
Lespy-Raym.).