CANTONADE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1455 « angle de maison, coin de rue »
bailler la cantonade (littéralement « donner le coin de la rue ») « prendre un autre chemin (en cas de poursuite) » (
Jargon des Coquillards ds
Sain. Arg., p. 188);
2. 1694
cantonade « coin de la scène à l'entrée des coulisses » (
Gherardi,
Th. ital., préf. d'apr.
DG); p. ext. 1835 « l'intérieur des coulisses »
(Ac.); d'où 1752 [
s'adresser, parler]
à la cantonade « parler sans être en scène ou à un personnage qui n'est pas en scène » (
Trév. Suppl. qui note : souvent dans les pièces de théâtre, principalement les Italiennes). Empr. au prov.
cantonada « angle, coin » (1418 ds
Pansier t. 3) dér. de
canton (canton*
) introduit en fr. par une des nombreuses troupes de théâtre qui ont joué temporairement dans le Midi (
FEW t. 2, p. 234, note 24). Un empr. à l'ital.
cantonata (
EWFS2;
Dauzat 1973), attesté au sens 1 seulement dep. le
xvies. (C. Bartoli ds
Batt.) est moins probable.