CANON2, subst. masc.
Étymol. et Hist. [1119
cane (issu du paroxyton
cánon) « règle pour plaider » (
Ph. de Thaon,
Comput, 44 ds T.-L.)];
A. 1. 1259 « règle, en droit ecclésiastique » (
Rutebeuf,
Du Pharisien, éd. Faral et Bastin, t. 1, p. 252);
ca 1260 « règle, loi [en gén.] » (
Id.,
Dit de Guillaume de Saint-Amour, ibid., p. 245);
ca 1511 adj.
droit canon (
P. Gringore,
Œuvres, éd. A. de Montaiglon et Ch. d'Héricault, Paris, 1858, t. 1, p. 87);
2. a) ca 1295 « partie essentielle de la messe » (
Couronnement Renard, 327 ds T.-L.);
b) 1550 « tableau qui se place sur l'autel et où sont inscrites les prières du canon » (
Comptes Gaillon, p. 539 ds
IGLF);
3. a) ca 1350 « catalogue des Saints » (
G. Le Muisis,
Poésies, I, 303 ds T.-L.);
b) 1690 (
Fur. :
Canon est aussi un catalogue des Livres Sacrés).
B. 1587 dr. coutumier « redevance, loyer » (
Edit de Phil. II sur la modérat. des rentes ds
Gdf.).
C. 1690 mus. (
Fur. :
Canon [...] espèce de fugue).
D. 1732 astron.
Canon Paschal (Trév.). E. 1814 B.-A. (
Stendhal,
Vies de Haydn, Mozart et Métastase, p. 75 : les anciens sculpteurs grecs avaient certaines règles de beauté invariables, nommées
canons). Empr. au lat. class.
canon « modèle, règle [en parlant de la statuaire du sculpteur grec Polyclète qui constitua un modèle pour les proportions] », puis « contribution régulière annuelle, percevable sur certaines denrées » d'où en dr. coutumier « loyer, paiement périodique » attesté dep. 1218 ds
Du Cange; en lat. chrét. au sens de « ensemble des livres sacrés », « décret concernant la discipline ecclésiastique » et « partie centrale de la messe ». Le lat. est lui-même empr. au gr. χ
α
ν
ω
́
ν au sens de « modèle pour les mesures, règle » (
Liddell-Scott).