CAMPAGNE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1536 [date indiquée par C. A. Mayer]
campaigne « vaste étendue de pays plat et découvert » (
Marot,
Epitre 45, vers 69, éd. C. A. Mayer); 1671
rase campagne (
Pomey);
b) 1671 « les champs, les terres cultivées par opposition à la ville »
(ibid.); av. 1660
battre la campagne « la parcourir pour faire lever le gibier » ici fig. « chercher des faux-fuyants » (Scarron ds
Livet Molière, t. 1, p. 324);
c) 1797
les mœurs de la campagne (ici en oppos. à celles de la cour) (
Chateaubriand,
Essai sur les Révolutions, t. 2, p. 344);
2. a) 1587 « terrain non fortifié où les troupes se déplacent en combattant »
artillerie de campagne (
Lanoue, 422 ds
Littré);
en campagne rase (
Id., 427,
ibid.); d'où 1587
se mettre en campagne (
Id., 437,
ibid.); 1731 fig. (
Hamilt.,
Gramm., 11,
ibid.); 1671 « expédition militaire » (
Pomey); 1836 fig.
plan de campagne (
Stendhal,
Lucien Leuwen, t. 1, p. 121);
b) 1836 p. anal.
campagne parlementaire (
Id.,
op. cit., t. 3, p. 275). Forme prov. ou plus prob. normanno-pic. correspondant à l'a. fr.
champa(i)gne « vaste étendue de pays plat » (v.
champagne1) qu'elle a progressivement éliminé en ce sens; l'hyp. d'un empr. à l'ital.
campagna (
REW3, n
o1557;
Wind, p. 148) n'est pas nécessaire pour le sens 1 étant donnée l'existence des formes normanno-pic. en a. fr. (
xiie-
xiiies. ds T.-L.). Au sens 2 une infl. ital. est possible vu l'antériorité des attest. dans cette lang. (v.
Batt. et
Prati) et l'infl. de l'Italie sur le vocab. milit. fr. au
xvies. (v. aussi
Hope, p. 172).