CAMELOTIER, IÈRE, CAMELOTEUR, EUSE, subst.
Étymol. et Hist. I. Camelotier 1. 1596 arg.
coesmelotier « mercier, marchand » (
Pechon de Ruby,
La Vie généreuse des Mercelots, Gueuz et Boesmiens..., p. 37), forme isolée;
2. a) 1612
camelottier « trafiquant sans scrupule, voleur » (
Béroalde de Verville,
Le Palais des Curieux, p. 54 ds
Sain. Lang. par., p. 522) − 1838 ,,vx lang.`` ds
Ac. Compl. 1842;
b) 1723 région lyonn. « contrebandier » (
J. Savary des Bruslons,
Dict. universel de comm.), considéré comme
vieilli par
Lar. 20e;
c) 1821 « marchand » (
Ansiaume,
Arg. en usage au bagne de Brest, f
o13 v
o, § 369).
II. Cameloteur 1867 « marchand ambulant » (
A. Delvau,
Dict. de la lang. verte, s.v. marottier : bimbelottier,
camelotteur) − 1887,
supra ex. I
coesmelotier, d'où dérive
camelotier par altération d'apr.
camelot1, est lui-même dér. (suff.
-elot* et
-ier*) de
coesme « gros mercier » 1596,
Péchon de Ruby,
loc. cit., cf. supra), d'orig. inc. Sainéan (
Sain. Sources t. 3, p. 58 et
Id. Sources arg. t. 2, p. 313 : association d'idées particulière au jargon : le gueux simulait la niaiserie pour mieux attraper les dupes) et Gamillscheg (
EWFS2,
s.v. camelot) rapprochent
coesme « gros mercier » du terme dial.
couème « sot, niais, poltron » d'orig. obsc. La graphie
coesme avec
-s- est à rapprocher de
Boesmiens pour
Bohémiens chez le même auteur (
cf. supra, titre de l'œuvre de Pechon de Ruby). Le rapprochement effectué par
Dauzat 1972,
s.v. camelot entre
coesme et l'a. fr.
caïmand « mendiant » (
quémander*) conviendrait du point de vue sém., mais se heurte à des difficultés phonét. L'étymon ar.
hammāl « porteur, portefaix » (
Lok., n
o806) n'est pas recevable en raison de la forme anc.
coesme. II dér. de I p. substitution de suff.
(-eur2*
).