CALFATER, verbe trans.
Étymol. et Hist. [Indirectement attesté fin
xiiies. par son dér.
callefaterie, 1295 ds
Gdf.]; début
xives.
calafater (
Gestes des Chiprois [texte italianisant], éd. Raynaud, p. 217 ds
Gdf.,
s.v. tabout), graphie usuelle jusqu'au
xvies.; 1382-84
calfater (
Le Compte du Clos des Galées de Rouen, éd. C. Bréard, Rouen, 1893, p. 132). Empr. par l'intermédiaire d'une lang. méditerranéenne (ital.
calafatare, «
id. »,
xves.; lat. médiév.
calafatus « calfat » en 1213 à Gênes,
calafatare 1318 à Rome ds
DEI; ou prov.
calafatar, xiiies.,
Rayn.; v.
FEW t. 19, pp. 80-82;
Bl.-W.5), à l'ar.
qalfata «
id. » (
xiiies.;
cf. le subst.
qalafât « calfat », surnom d'un poète cordouan du
ixes., v.
Cor.,
s.v. calafatear), dont la var.
ǧalfaṭa est attestée dès le
viies. d'apr.
Cor.,
loc. cit.; il est improbable que le m. gr. κ
α
λ
α
φ
α
́
τ
η
ς « calfat » (1057, aussi κ
α
λ
α
φ
α
́
τ
η
σ
ι
ς « calfatage » en 959 ds
Cor.) attesté plus tôt, il est vrai, que les lang. rom., ait pu servir d'intermédiaire entre celles-ci et l'ar. (v.
Vidos, p. 263 et
Cor.). L'ar.
qalfata, ǧalfata, considéré comme un mot étranger à l'ar. (
Cor.; Lammens, p. 69) est prob. lui-même un empr. au b. lat. *
calefare ou *
calefectare (lat. class.
calefacere, v.
chauffer : on chauffe du goudron pour calfater un bateau).