CAJOLER1, verbe.
Étymol. et Hist. 1. 1579
cageoller « chanter, crier (comme un oiseau, geai) » (
Paré,
Livre des Animaux, éd. J.-F. Malgaigne, chap. 25, t. 3, p. 767), forme attestée jusqu'en 1771,
Trév.; 1551-1616
cajoler (
J. Le Houx,
Vaux de vire, XXI, Gasté ds
Gdf.); sens attesté jusqu'en 1675 (
Widerhold,
Nouv. dict. all.-fr. et fr.-all., Bâle); repris dep. 1752,
Trév. comme terme de fauconn., qualifié de ,,vx`` par
Lar. 20e; d'où
2. 1585 intrans.
cajoller « flatter par intérêt avec des paroles » (
Cholières,
5eAp. Disnée, pp. 197-198 ds
Hug.) − 1611,
Cotgr.; spéc. 1637 « échanger des propos galants » (
Corn.,
Suiv., 584 ds
Rob.), lang. du
xviies.; emploi trans. dep. 1596 (
G. de Tavannes,
Mém., p. 416 ds
Gdf. Compl.). Orig. incertaine; peut-être adaptation sous l'infl. de
cage* du m. fr.
gayoler « caqueter, babiller comme un oiseau » (1525,
Banquet du boys ds
Gdf.), dér. de
gaiole forme pic. de
geole* « cage » (
xiies. d'apr.
FEW t. 2, 1, p. 554b; 1278,
Roman de Hem., ds T.-L.) avec infl. sém. de
enjôler* « attirer (dans une cage) par des vocalises qui flattent » (
Dauzat 1973). − Cette hyp. semble préférable à celle qui consiste à dissocier
cajoler « caqueter, babiller » et
cajoler « flatter » (
EWFS2et
REW3, n
o1790 et 3640) et considérant le premier soit comme un dér. de l'anthroponyme
Jacques désignant la pie dans certains dial., soit comme une formation onomatopéique à partir de
cacarder* « caqueter », le second comme un croisement soit de
enjoler et de
caresser, soit de l'a. fr.
jaiole « petite cage » et de
caresser.