CAGOU, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. Entre 1285 et 1323
cacor « lépreux blanc » (Archives de la Seine-Maritime,
Chron. ms. anonyme de 1285 à 1323, n
o5 des Cartul., f
o142 r
oet v
ods
Mém. de la Société d'hist. de Paris, XI, 57 [1884]); 1321
cacos plur.
(Chron. parisienne anonyme, ibid.), formes isolées.
B. 1. 1426
cagou «
id. » (Plouzané, Bretagne d'apr.
Esn.);
2. 1596
cagou « lieutenant du roi des mendiants » (
Pechon de Ruby,
La Vie genereuse des Mercelots, Gueuz et Boesmiens, Lyon, J. Jullieron, 1596 ds
Sain. Sources Arg. t. 1, p. 151);
3. 1613
cagou p. ext. « misérable, gueux, mendiant » (
Bruscambille,
Les Nouvelles et plaisantes imaginations, f
o97 r
ods
Michel).
C. 1474-75
caqueux « lépreux » (
Extr. d'un Registre de la Chancellerie de Bretagne, pour les années 1474, 1475 ds
G.-A. Lobineau,
Hist. de Bretagne, Paris, 1707, t. 2, col. 1350);
xves.
cacoux (
Debv. deuz au D. de Bret. a cause des ferm. de Lessev., Archives du Finistère ds
Gdf.,
s.v. caqueux), encore empl. concuremment avec
caqueux. Orig. obsc. Peut-être d'un lat. vulg. *
cacōsus « breneux », qui serait dér. du lat.
cacare (chier*
) au moyen du suff.
-ōsus (-eux*
). Cf. lat. médiév.
cacosi « lépreux blancs, caqueux » en 1436 (
Statuts synodaux de Raoul Rolland, Evêque de Tréguier ds
G.-A. Lobineau,
op. cit., col. 1610). Cependant dans cette hyp., la forme
cagou fait difficulté pour la région bretonne où elle est relevée; elle serait plutôt caractéristique du domaine occitan (
ALF t. 3, carte 280,
s.v. chier).