CAFARD2, ARDE, subst.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1512 subst.
caphar « faux dévot » (
Thénaud,
Voy. d'Outremer, éd. Schefer, p. 98 dans
Delb. Notes); av. 1544 adj.
caphard « hypocrite » (
C. Marot,
Colloques d'Erasme, Virgo
μ
ι
σ
ο
γ
α
́
μ
ο
ς f
oD r
o, éd. s.d. dans
Gdf. Compl. :
caphardes parolles); av. 1564 subst.
caffart (
Calvin,
Lettres, t. 1, p. 64,
ibid.); 1589
cafard (
Lettres de mission de Henri IV, 1
eraoût, t. II, p. 503,
ibid.) [
Quem. donne ce mot comme attesté d'abord dans les
Abuz du Monde de P. Gringore (1509) dans
Delb. Notes, attest. qui n'a pu être trouvée dans ce fonds];
2. 1834
cafard « mouchard » (
Land.,
s.v. cafarder).
Empr. à l'ar.
kāfir « incroyant » qui prit le sens de « converti à une autre religion que la sienne », d'où « faux dévot », proprement part. prés. de
kafara « être incroyant », le suff. péj.
-ard* ayant remplacé la finale insolite. L'hyp. de L. Spitzer dans
Z. rom. Philol., t. 44, 1924, pp. 191-192, qui voit dans
cafard « faux dévot » une transposition de
cafard « blatte », qui lui-même serait à rattacher au dialectal
jouer à kafó « jouer à colin-maillard », est en contradiction avec les données chronol., v.
cafard1. Celle de P. Barbier dans
R. Lang. rom., t. 63, 1925, pp. 11-18, selon laquelle
cafard « bigot » et « blatte » serait une transposition de
cafard « hanneton » attesté dep.
Cotgr., dér. du m. néerl.
kaff « balle de blé, cosse de fève, etc. », se heurte à des difficultés géogr., chronol. et sémantiques.