CACIQUE1, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1515 plur.
cacichi « chefs, rois, chez certains indigènes d'Amérique » (
M. du Redouer,
S'ensuyt le Nouueau monde et nauigations [trad. de l'ital.], f. 66 v
odans
Arv., p. 110); 1525 sing.
cachic (
A. Fabre,
Le Voyage et navigation faict par les Espaignolz és Isles de Mollucques de Antoine Pigaphetta [
id.], f. 5 r
o,
ibid., p. 111); 1533
cacic (
P. Martyr d'Anghiera,
Extraict ou Rec. des Isles nouuellement trouuees en la grand mer Oceane, Dec. II, fol. 77b dans
König, p. 43); 1545
cacique (
J. Gohory,
L'Hist. de la Terre Neuve du Perù [
id.], B III, f. 1 r
odans
Arv., p. 111); d'où p. ext. 1866 arg. de grande école « premier d'une section à l'École normale supérieure » (D'Audigier dans
Larch. 1872);
2. 1928
cacique [en Espagne]
cf. supra. Lar. 20e.
1 est empr., d'abord par l'intermédiaire de récits de voyages ital. (formes
cacichi, cachic, cacic, représentant des francisations de l'ital.
cacicco «
id. », attesté dep. 1507, date de publication à Vicence de l'ouvrage d'Améric Vespuce trad. par Du Redouer, v.
Arv., p. 18), puis par l'intermédiaire de l'esp. d'Amérique
cacique «
id. » (l'ouvrage de J. Gohory est la trad. d'un ouvrage ital., lui-même trad. de l'esp.) attesté dep. 1492 (Colón d'apr.
Cor.), à l'arawak des Antilles (v.
Fried.). 2 est empr. à l'esp.
cacique qui prit dans la Péninsule au
xixes. (J. Valera d'apr.
Al.) le sens de « personne qui, dans un village ou une région, exerce une influence excessive sur les affaires politiques ». V. aussi
FEW t. 20, p. 59.