CÂLINER, verbe.
Étymol. et Hist. 1. 1616 [date donnée par l'éd.] pronom.
se caliner « en prendre à ses aises, être indolent » (
La Comédie des Proverbes ds
Anc. théâtre fr., éd. Bibl. Elzévirienne, t. 9, p. 72 : Il
se caline, ma foy! il se goberge); 1740 « se tenir dans l'inaction, dans l'indolence »
(Ac.);
2. 1808 trans. (
Hautel :
Caliner. Faire le câlin, flatter, carresser quelqu'un). Prob. empr. au norm.
caliner (
Decorde :
Caliner. Se dit des animaux qui se reposent à l'ombre dans les grandes chaleurs), dér. (avec dés.
-er) du norm.
caline (
ibid.;
Moisy) « chaleur étouffante, lourde » correspondant à l'a. et au m. fr.
chaline, attesté du
xiies. (
B. de Ste Maure,
Ducs Normandie, éd. Fahlin, 21427) au
xives. (P. de Crescens ds
Gdf.), relevé par
Cotgr. 1611 et encore en usage en poit. (
Lalanne), d'un lat. vulg. *
calina dér. du rad. de
calere « être chaud » (v.
REW3, n
o1517);
cf. norm.
caliner « faire des éclairs de chaleur »,
calin « éclair de chaleur » (
Moisy). Pour l'évolution du sens de « chaleur » à celui de « paresse, indolence »
cf. chômer (v.
FEW t. 2, pp. 538b-539a); la longueur du
a de
câliner est peut-être le reflet d'une prononc. dial. − L'hyp. de Gamillscheg
(EWFS2) selon laquelle
câliner remonterait à l'a. fr.
chadeler « conduire, mener qqn » (lat.
capitellare, de
caput), par l'intermédiaire d'une forme *
cadliner supposée à partir du norm.
cadeler « choyer, caresser » (
Moisy) et de l'empr. m. angl.
to caddle «
id. » (
Cotgr. 1611), fait difficulté du point de vue phonét.; pour les mêmes raisons, l'étymon lat.
catellus « petit chien » (Spitzer ds
Z. rom. Philol., t. 40, 1920, pp. 697-699;
REW3, n
o1763) ne semble pas recevable.