BÉNIR, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST.
A.− 1. 1100 « (en parlant de Dieu), répandre sa bénédiction » (
Roland, éd. Bédier, 2017); 1
erquart
xiiies. part. passé adj.
benëite (
Renclus de Moil.,
Miserere, CCLXXI, 1 dans
Gdf. Compl.);
2. 1100 « (en parlant du prêtre) appeler la bénédiction de Dieu sur les hommes » (
Roland, 1137); spéc.
ca 1170 « consacrer par des cérémonies rituelles » (
Aymeri de Narbonne, 1229 dans T.-L.);
3. 1100 p. anal. « (d'un laïc) souhaiter solennellement bonheur et prospérité » (
Roland, 3066).
B.− Début
xiies. « louer et glorifier Dieu pour le remercier » (
Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, LXII, 5); 2
emoitié
xiies. p. anal. « exalter (qqc.) pour exprimer sa satisfaction » (
Berte, LIX dans
Littré).
Du lat.
benedicere + datif « dire du bien de qqn » (
Plaute, dans
TLL s.v., 1867, 30) d'où « louer » (
Apulée,
ibid., 41) d'où en lat. chrét. « louer Dieu, lui rendre gloire » (
Itala, ibid., 43), puis « répandre ses bienfaits sur qqn (en parlant de Dieu) » (Tertullien dans
Blaise); « invoquer l'assistance divine sur qqn » (
Itin. Sil., 16, 7 dans
TLL s.v., 1868, 73); « consacrer par un rite » (
Sulpice Sévère,
ibid., 1869, 63). Le part. passé
benëit d'apr. le lat. *
benedīctum, altération de la forme régulière
benedĭctum (d'où
benëeit, v.
benoit), d'apr.
benedīco (
Fouché, p. 198);
béni par amuïssement ultérieur du
-t (appuyé par
c >
y), p. anal. avec les part. passés en
i où
t devenu final n'était pas appuyé par une consonne immédiatement antérieure
(finītu >
finit >
fini).