BÂCHE1, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1364 lat. médiév.
bacha « caleçon de toile pour religieux ou religieuses » (
Compt. de l'abb. de Clairvaux, f
o6 r
o[...] ds
Gdf. : Pro 50 ulnis telae pro
bachis faciendis, emptis diversis pretiis);
xves.
bache [graphie pour
bachae] (
Gloss. lat.-fr. Richel. 1. 4120,
ibid.); repris au
xixes.
(Lar. 19e); mentionné comme terme du Moyen Âge par
Leloir;
2. 1741 (
Savary des Bruslons,
Dict. univ. de comm. :
Bâche. Grande couverture faite de grosse toile, que les rouliers et voituriers mettent par dessus leurs charrettes, avec du fouin dessous, pour couvrir les marchandises dont elles sont chargées); d'où
a) 1878 arg. « casquette » (
L. Rigaud,
Dict. du jargon parisien, L'Arg. anc. et mod.); d'où 1918 « casque des tranchées »,
supra;
b) 1881
id. « drap » (
L. Rigaud,
Dict. de l'arg. mod.).
Peut-être forme abrégée de l'a. fr.
baschoe, baschoue « vaisseau de bois ou d'osier, sorte de hotte » 1268-71 (
E. Boileau,
Métiers, 1
rep., I, 55, Lespinasse et Bonnardot ds
Gdf.); lui-même du lat.
bascauda d'orig. celt. « cuvette où on lave la vaisselle » (
Martial, 14, 99 ds
TLL s.v., 1760, 4) contamination probable entre les représentants de
bascauda et ceux de *
baccus, bacca, v.
FEW t. 1 s.v. bacca, *
baccus, bascauda et *
baccia. Mais cette étymol.
(FEW) fait difficulté par suite de l'accentuation de
baschoe (EWFS2); on peut supposer à côté de
baschoe une forme
bachot (avec changement de suff.) attestée dialectalement mais non anciennement; de cette forme comprise comme suffixée, la forme simple
bâche; reste la difficulté de l'absence de
s dans les formes anc. D'où l'hyp. d'un rattachement au lat. tardif
baccea, bachia (
Isid.,
Orig., 20, 5, 4 ds
TLL, s.v. bachia, 1668, 5) « vase (à vin) »;
cf. prov. mod.
bacha « auge de pressoir; auge pour les animaux », « mare, bourbier »;
cf. aussi
bachas, bachat, bachasse « auge » ds
Gdf.