BUTIN, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1350 « partage de ce qu'on a pris sur l'ennemi » (
G. de Charny,
Livre de Chevalerie, ms. Brux., f
o69 r
odans
Gdf. Compl.) − 1592
faire à butin « partager ce qui a été pris sur l'ennemi » (
Monluc,
Commentaires, L. IV [II, 224] dans
Hug.);
2. début
xves. « part de ce qui a été pris sur l'ennemi » (
Juv. des Ursins,
Hist. de Charles VI, an 1381 dans
Gdf. Compl.); 1641 fig. (
Corneille,
Cinna, III, 4 dans
Littré);
3. p. anal.
a) 1672 « trouvailles qu'on fait dans l'érudition » (
Molière,
Femmes savantes, IV, 3,
ibid.);
b) 1690 (
Fur. :
Butin, se dit aussi des voleurs);
c) xviies. (Boileau dans
Trév. 1704 : Comme on voit au printemps la diligente abeille Qui du
butin des fleurs va composer son miel).
Terme d'orig. germ., prob. empr. au m. b. all.
būte « échange, partage, ce qui échoit en partage, butin »,
Lasch-Borchl., à rattacher au verbe m. b. all.
būten « échanger, troquer, partager, répartir ». Le b. all. pourrait être parvenu en France par les voies maritimes à la faveur des relations commerciales avec la Hanse.