BUSC, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Buz [*
bust] « corset » 1545 [d'apr.
DG] (
Le triumphe des Vestementz dans
Anc. poés. fr., éd. A. de Montaiglon, t. 13, p. 49 : Difformé suis au dire de plusieurs; Je suis le
Buz, renommé maintenant [...] Hommes et femmes ay soubz moy plus de cent); 1545-48
à la buste « à la mode nouvelle [littéralement : avec le busc] » (
Rymes de
Pernette du Guillet, p. 63 dans
Hug.,
s.v. bust2); 1554
buste fém. (
E. Pasquier,
Monophile, L. II,
ibid.), formes en usage seulement au
xvies.;
b) 1547
au busq « à la mode nouvelle » (
Du Fail,
Propos rustiques, ch. 11,
ibid., s.v. busq); 1552
busque (
La Complaincte de Monsieur le Cul contre les inventeurs de Vertugalles dans
Anc. poés. fr., éd. A. de Montaiglon, t. 2, p. 160), forme encore notée dans
Rich. 1759; 1611
busc (
Cotgr.);
2. 1835 plus spéc.
busc « lame de baleine ou d'acier étroite qui sert à maintenir le devant d'un corset »
(Ac.);
3. p. anal. 1751 trav. publ. (
Encyclop. t. 2).
Prob. empr. à l'ital.
busto « corset renforcé de baleines (porté par les femmes) » attesté au
xiiie-
xives. dans
Batt. (
Hope, p. 170), v.
buste1, avec pour la forme
busc croisement avec l'ital.
busco « brin, fétu »; le croisement avec
busco s'explique par la nécessité de distinguer le mot de son homon.
buste1* et par le rapport sém. entre le sens de « fétu, brindille » et les tiges ou baleines qui constituaient le
busc (
cf. inversement
busque au sens de « buste » au
xvies. dans
Hug.). L'hyp. gén. reçue, d'un empr. à l'ital.
busco est moins satisfaisante des points de vue chronol. (antériorité des formes du type
bust/e) et sém. (le subst. ital. n'étant attesté qu'au sens de « fétu, paille »).