BURGRAVE, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1413
bourchgrave, bourgrave (
G. de Lannoy,
Voyages et ambassades, éd. Ch. Potvin, p. 34 : Et ont [les Russes] deux officiers, ung duc et un
bourchgrave, qui sont gouverneurs de laditte ville [Novgorod] [...]
bourgrave); 1482, 25 déc., Arbois,
burgrave (
Isambert,
Recueil gén. des anc. lois fr., t. 10, 1825, p. 882 : Traité entre la France et le duc d'Autriche au sujet des Pays Bas ... [il s'agit de la ville d'Arras] Et au regard de l'institution des officiers que le comte d'Artois a accoûtumé d'instituer, comme bailly [...]
Burgrave [...]); 1549
burgrave (
Des Estats et mais. ill. de la chrestienté, I, 86b dans
Revue des Études rabelaisiennes, t. 9, p. 302 :
Burgrave d'une ville); devenu terme hist.; très en vogue parmi les Romantiques; 1826-28 (
Hugo,
La Chasse du burgrave, Odes et ballades, t. 1, p. 482 : Il n'est pour vous comte d'Empire Pire Que le vieux
burgrave Alexis Six!); 1843 (
Hugo,
Les Burgraves), d'où par dérision, désigne en 1850 les membres de la commission de l'Assemblée législative chargée de préparer la loi du suffrage restreint; 1877 [texte composé en 1852] (
Hugo,
Hist. d'un crime : La gauche s'était bornée d'abord à un peu d'ironie et m'empruntant un mot auquel on attachait, à tort, du reste, l'idée de décrépitude, avait appelé les seize commissaires les
burgraves); 1864, synon. de
barbon (
Labiche,
Le Point de mire, I, VII, t. 9, p. 370).
Empr. au m. h. all. tardif
burcgrâve « châtelain »
Lexer (all.
Burggraf, Weigand) composé de
burc (all.
Burg, v.
bourg) « château, ville » et de
grâve (all.
Graf) « comte »; la forme
bourchgrave de 1413 est à rapprocher du corresp. m. néerl.
burchgrave (
Verdam,
s.v. borchgrave).