BUREAU, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1150
burel « étoffe grossière » (
Charroi Nîmes, éd. D. Mc Millan, 990); 1190
buriaus (
Renart, éd. M. Roques, 7670); 1316 en partic. « tapis sur lequel on fait des comptes » (
Orden. de l'ost. le Roy, A.N. JJ 57, f
o52 r
odans
Gdf. Compl.); d'où
a) 1361 « la table elle-même où l'on fait les comptes » (
Acte d'acquisition de l'hôtel Saint-Pol, Paris dans
Havard, p. 467); d'où 1495 « lieu où l'on fait les comptes » (
Coutume de Sens [123] dans
Z. rom. Philol., t. 67, 1951, p. 19);
xves.
tenir bureau « tenir audience » (
Etat de la maison du duc de Bourgogne dans
Havard, p. 467);
b) 2
emoitié
xvies. « table sur laquelle on écrit ou travaille » (
Les Mémoires de Condé, p. 644 dans
Littré); av. 1641 « cabinet, secrétaire » (
Sully,
Mém., t. 7, p. 189 dans
Havard, p. 468);
2. xves. pièce [
cf. supra 1495] et en particulier
a) 1680 (
Rich. :
Bureau [...] Lieu où un homme d'affaire a ses papiers & où il régle une partie des choses qui regardent son devoir); d'où 1797, 28 oct.
bureau d'affaires (
Loi sur les patentes, Bull. Hist. Écon. Révol. 1912, t. 1, p. 297 dans
Brunot t. 9, p. 1138, note 6);
b) « établissement ouvert au public où s'exécute un service d'intérêt collectif (débit, recette, etc.) » 1557
bureau des mineurs (
Coutume de Courtrai [13, titre] dans
Z. rom. Philol., loc. cit.); 1680
bureau des flambeaux (
Rich.);
cf. av. 1770
bureau à tabac (
J.-J. Rousseau,
Confess., VIII et IX dans
Littré); 1690
bureau du Domaine, des Postes et Messageries (
Fur.); 1718
bureau de la guerre (Ac.); av. 1759
bureau de renseignements (Gournay dans
Brunot t. 6, p. 30); 1765
bureau de l'éducation nationale (
Éphém. Citoy., n
o7, I, p. 108,
ibid., p. 138); fin
xviiies.
Bureau de Bienfaisance (
Ibid., p. 189)
Bureau de police générale [institué sous Robespierre] (
Ibid., t. 9, p. 1067);
3. p. ext.
a) 1718 « les employés mêmes qui travaillent dans un bureau »
(Ac.); b) 1787, 25 mai « membres d'une assemblée élus par leurs collègues pour diriger les travaux » (Arch. Parl. dans
Brunot t. 9, p. 772, note 11).
Soit dér. de
bure1*; suff.
-el (-eau*
); soit dér. en
-ellus du lat. *
bura (bure1*
); pour l'évolution du sens d'« étoffe » à celui de « bureau », v. E. Richter dans
Z. rom. Philol., t. 31, 1907, pp. 232-234.