BUQUER, verbe intrans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1200-06 pic.
buskier « frapper » (
R. de Clary,
Constantinople, 78 dans T.-L.); 1440-75
id. buqu(i)er (
G. Chastellain,
Chron., III, 407, 16 dans
K. Heilemann,
Der Wortschatz von Georges Chastellain, nach seiner Chronik, Leipzig, 1937, p. 30); 4
equart
xives.
id. busquer (
J. Froissart,
Chron., éd. S. Luce et G. Raynaud, IV, 360 dans
Gdf.); av. 1492
id. bucquer (
Molinet,
Chron., ch. CCXXVII, Buchon,
ibid.); qualifié de ,,v. lang.`` dans
Ac. Compl. 1842; attesté en dial. pic. mod. (
Jouanc.; Corblet); 1797
bûcher « démolir, battre » (
Baboeuf,
Pièces, II, 107 dans
Littré);
2. 1836
buquer « voler dans une boutique en demandant de la monnaie » (
F. Vidocq,
Les Voleurs, p. 38).
1 peut-être forme pic. corresp. à
bûcher2* « abattre du bois » (
FEW t. 15, 2, p. 27a), « frapper » étant issu de ce dernier sens; cependant dans la mesure où l'on peut dissocier du m. h. all.
bûsch « bourrelet, coussinet » (à rattacher au germ.*
būsk « buisson ») un
bûsch homon. « gourdin, verge » (à rattacher au m. néerl.
buuschen, m. h. all.
biuschen, bûschen « battre », v. J. Hubschmid dans
Vox. rom., t. 29, 1970, pp. 114-119, et le mot
bûche1),
buquer serait plutôt à rattacher à cette seconde famille de mots, par l'intermédiaire d'un a. b. frq. *
buskan « battre ». L'hiatus chronol. entre
bûcher2* « abattre du bois » 1420 et
busquier « frapper » dès 1206 semble en faveur de la 2
ehyp. 2 issu de 1, prob. à travers le sens de « faire un coup » (
Sain. Sources Arg. t. 2, p. 299);
buque « vol de bijoux », bien qu'attesté en 1821 (Ansiaume dans
Esn.) n'est prob. qu'un déverbal.