BUGRANE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1379
bouveraude (
J. de Brie,
Bon Berger, éd. Lacroix, p. 93);
xvies.
bougrande (
Maison rustique ds
Roll. Flore t. 4, p. 116).
B. 1542
bugrave [,,faute d'impression pour
bugrane`` d'apr.
Roll.,
op. cit. p. 117] (
C. Gesnerus,
Catalogus plantarum latinè, graecè, germanicè et galicè, Tiguri,
ibid.); 1544
bugrane (Duchesne,
ibid.). A du lat. vulg. *
boveretina composé du lat.
bos-, bovis (bœuf*
) et
retinere « arrêter »
(cf. arrête-bœuf) parce que les racines de la plante arrêtent la charrue; (ce lat. vulg. est attesté dans les gloses par les formes
boberedna, boveretna, boberena (
CGL t. 3, p. 554, 63; 587, 51; 608, 58); B prob. empr. au b. lat.
būcrānium (pour le sens littéral, v.
bucrâne) nom de plante (
ves. Pseudo-Apulée dans
TLL s.v., 2235, 62), transcription du gr. β
ο
υ
κ
ρ
α
́
ν
ι
ο
ν «
id. » (Dioscoride dans
Bailly); les formes du type
bugrande 1542 (C. Gesnerus,
loc. cit.), v. aussi
Roll.,
loc. cit., sont le résultat d'un croisement entre A et B. L'étymon
būcrānium est pour B préférable à un lat. vulg. *
buculuretĭna (composé de
buculum « bouvillon » et de
retinere « arrêter ») proposé par
Fouché, p. 369, les formes en
bu- ne semblant pas antérieures au
xvies. et ne pouvant donc avoir suivi à partir de *
buculuretina l'évolution phonét. décrite par
Fouché.