BUANDIER, IÈRE, subst.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Av. 1544
buandier « celui qui fait la lessive » (
Bonaventure des Périers,
Les Nouv. récréations et joyeux devis, 34 dans
Hug.); 1532 fém.
buandiere (
Rabelais,
Pantagrueline Prognostication, éd. Marty-Laveaux, III, 243) − 1771,
Trév., mentionné comme régionalisme dep.
Trév. 1704;
b) 1835 spéc., fém. « femme chargée de faire les lessives dans quelques grands établissements »
(Ac.);
2. 1751 « celui ou celle qui fait le premier blanchiment des toiles neuves » (
Encyclop. t. 2).
Dér. de
buer*; suff.
-andier*
, -andière* sur le modèle de
lavandière*. Les formes dial. se terminant par
-andier, -andière dominent en fr.-prov. (1561,
buyandyre, Pat. Suisse rom. t. 2, p. 871; 1658, lyonn.
buyandiri, Du Puitsp., p. 67), et dans l'ouest du domaine d'oïl (topon. La Bugendrie [buanderie], La Béjandrye dans un doc. de 1642, d'apr.
M. L. Redet,
Dict. topon. du département de la Vienne, Paris, 1881; ang.
buandier, Verr.-On.). La forme poit.
bugandier de 1408, invoquée par plusieurs dict. résulte en fait d'une erreur de lecture pour
bugadier (
cf. Lalanne s.v. et
Rédet,
Gloss. poit., ms. de 97 pages, 1871, carton 35, pièce 6
1, Archives de la Vienne, p. 2 :
Bugadier, Bugaderius [Actes capitulaires de St Hilaire; Registres de dépenses de 1408...] −
buandier). Leo Spitzer dans
Z. rom. Philol., t. 43, p. 642, postule comme primitif de
buandier, -ière une forme *
buande (< *
bucanda « ce qui doit être lessivé », adj. verbal substantivé de *
bucare, buer*), mais celle-ci n'est pas attestée.