BRONCHER, verbe intrans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1176 « pencher en avant » (
Chr. de Troyes,
Cligès, 3599 dans T.-L.) −
xvies., Rabelais dans
Hug.; d'où 1547 « tomber, s'abattre » (
Rabelais, I, 49 dans
Hug.) − 1680
Rich.;
2. a) av. 1580 man. « faire un faux pas », ici subst. verbal (
Montaigne, I, 19, I, 90 dans
Hug.);
b) 1648 « faire un faux pas en marchant » (
Scarron,
Virgile Travesti, VI, 238a dans
Richardson, p. 34).
D'un lat. vulg. *
bruncare d'orig. obsc.; l'existence de l'ital.
bronco « souche », esp., port.
bronco « grossier, rude », catalan
esbroncar « duper » suggère à
FEW t. 1, p. 565a (1
rehyp.) et
Bl.-W.5, un étymon *
bruncare dér. d'un lat. *
bruncus « souche », pour lequel
REW3, n
o1337, suggère un croisement entre
broccus (broche*
) et
truncus (tronc*
); dans cette hyp. la chronol. des sens fr. fait difficulté; une identification de *
bruncus avec
bruncus « trompe » attesté dans les Gloses du
viies. (v. aussi
TLL, s.v. brunchus et
CGL t. 5, p. 347, 54), (
FEW, 2
ehyp.;
DEI), est peut-être valable pour le sens de « baisser le visage » (dep. 1190 dans T.-L.) mais explique difficilement les autres. L'étymon lat. vulg. *
pronicare « pencher », dér. du lat.
pronus « penché en avant » (
DG;
REW3, n
o6778;
EWFS2), séduisant du point de vue sém. fait difficulté du point de vue phonét., ne pouvant expliquer le passage de
p à
b initial. L'a. fr. *
bronche « buisson » invoqué par
REW3, n
o1337 et
DEI ne semble attesté nulle part. Il faut remarquer que
embronc « penché en avant »,
embronchier sont attestés dès
Roland cf. T.-L.