BRODER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Av. 1105 judéo-français
brosder infinitif substantivé « broderie » (
A. Darmesteter, D.-S. Blondheim,
Les Gloses françaises dans les Commentaires talmudiques de Raschi dans
Bibliothèque des Hautes Études, fasc. 254, 1929, p. 18); vers 1160 « orner un tissu de broderies » (
Énéas, 5881 dans T.-L.); 1200-20 fig. (
J. Renart,
G. de Dole, 14,
ibid.);
2. 1690 fig. « enrichir un sujet » (
Fur.).
L'orig. germ. semble certaine, mais il est difficile de dire si l'a. fr. (
cf. lat. médiév.
brusdus « broderie » Bourgogne
ca 840 dans
Nierm.), l'a. prov.
broydar (
xives., part. passé
broydat dans
Rayn., t. 6, p. 6, appendice) et leurs corresp. romans sont issus du germ. *
bruzdan (
FEW t. 15, 1, pp. 319-320, 1
rehyp.) ou bien s'ils tirent leurs orig. respectivement : l'a. fr. de l'a. b. frq. *
brozdôn; l'a. prov. et les lang. hisp., du got. *
bruzdôn; l'a. ital., du longobard *
brustan (
FEW, loc. cit., 2
ehyp.; v. aussi
REW3et
EWFS2); ces formes germ. sont à rattacher à l'a. nord.
broddr, a. h. all.
brort « pointe », a. nord.
brydda « piquer », a. h. all.
brortôn « border, orner » (
De Vries Anord.;
Karg-Frings).