BRODEQUIN, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1314-16
broissequin « sorte d'étoffe » (
Chaillou de Pesstain, add. au
Roman de Fauvel, éd. A. Långfors, append. 749); fin
xives. [éd. 1559]
brodequin (
J. Froissart,
Chron. IV, 348 dans
Gdf.) − fin
xve-début
xvies. (
Le Mireur des Moines, Anc. Poésies fr., t. 13, p. 284 :
chausses de brodequins);
2. 1476
brouzequin « sorte de chaussure ancienne couvrant le pied et une partie de la jambe » (
Comptes du Roi René, éd. Arnaud d'Agnel, t. 2, p. 27); fin
xves.
brodequin (
E. d'Amerval,
Diablerie, éd. C.F. Ward, 1923, p. 46a). Orig. obsc. 2 est prob. issu de 1. Il semble en effet difficile de séparer les deux mots, et le passage cité du
Mireur [
miroir]
des Moines montre que le nom de la matière employée pour faire des chausses a pu facilement désigner tout ou partie de ces chausses; la forme
brodequin est due à l'infl. de
brosder/broder*. Un empr. de 2 au m. néerl.
broseken « petit soulier » (
Nyrop t. 1, p. 64;
Valkh., p. 77; Dupire dans
R. Nord., 1934, p. 98;
EWFS2;
DEI;
Dauzat 1973) est à repousser (v.
FEW t. 15, 1, p. 303), ce mot néerl., qui n'est attesté qu'à la fin du
xvies. étant prob. empr. au m. fr.
bro(u)zequin (v. G. Francescato, dans
Vox. rom. t. 20, pp. 296-97, et
Cor. t. 1,
s.v. borceguí). Un empr. à l'esp.
borceguí (
Bl.-W.5) ne convient pas du point de vue phonétique. L'hyp. de G. Francescato (
loc. cit., pp. 295-306), qui voit à l'orig. des formes rom. un croisement entre un type d'orig. lat. (
bruscum « nœud de l'érable ») et un type d'orig. ar., est douteuse en raison de sa complexité. L'étymon ar. signifiant « étoffe de couleur sombre » proposé par
Cor. reste à identifier.