BRIMBALER, BRINGUEBALER, BRINQUEBALER, verbe.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1440-42
brinbaler « jouir d'une femme » (
Le Franc,
Champ. des Dam., Ars. 3121, f
o63a dans
Gdf. Compl.) − 1546,
Rabelais,
Tiers Livre, éd. Marty-Laveaux, p. 124;
2. av. 1544 « s'agiter » (
Cl. Marot,
Epigr. du laid Tetin, p. 388 dans
Gdf. Compl.); av. 1577 en partic. d'une cloche (
Belleau,
Petites Inventions, Importunité d'une cloche, I, 115 dans
Hug.); ce sens subsiste à l'emploi trans. dep. le
xviies. :
brimbaler des cloches (Saint Amant dans
Rich. 1680); en fr. mod. au sens de « se balancer, osciller » 1835
bringueballer (
Platt,
Dict. critique et raisonné du lang. vicieux ou réputé vicieux, p. 70); 1853, sept.
brinqueballant (
E. et
J. de Goncourt,
Journal, I [Fuchs]).
Formation expressive, issue d'un croisement entre le lat.
ballare, v.
baller « danser » et les mots de la famille de *
brimb- (
FEW t. 1,
Dauzat 1968, v. aussi
Guir. Étymol., p. 112); notamment le m. fr.
brimber « mendier » (v.
bribe) d'où la notion de « vagabonder, s'agiter »; les formes
bringue-, brinque- ont prob. subi l'infl. de
trinqueballer « balancer les cloches » (1534
Rabelais,
Gargantua, 40) altération de
triballer « aller çà et là » (1532
Rabelais,
Pantagruel, 16, v.
trimbaler) sous l'infl. du m. fr.
triqueballe « sorte de chariot (?) » (mil.
xves.,
Mist. du siege d'Orl., 20296, Guessard dans
Gdf.) et « sorte d'instrument de torture » (mil.
xves.
Mart. Le Franc,
Compl. du liv. du champ. des dames, 229,
ibid.) d'orig. obsc.