BREF1, BRÈVE, adj., subst. et adv.
ÉTYMOL. ET HIST.
I.− Adj. 1. a) ca 1040 « de peu de durée » (
Alexis, éd. G. Paris & L. Pannier, 110c :
Bries est cist siecles);
b) peu av. 1200
brieve oroison «
id. (en parlant du discours) » (
La Première Continuation de Perceval, I, 6867 dans
IGLF Litt.); d'où fin
xves.
être bref « faire ou dire, vite » (
G. Coquillard,
Poésies, ibid.);
2. 1115-30 « petit »
brieve figure (
Ph. de Thaon,
Bestiaire, 1038 dans T.-L.);
3. a) 1549 terme de prosodie (
Du Bellay,
Deffense et Illustration de la lang. fr., p. 269 dans
IGLF Litt.); d'où
b) 1680 subst. fém.
brève « syllabe brève » (
Rich.) [Les formes
bref, brève et
brief, briève sont encore en concurrence au
xvies.;
bref, brève l'emporte au
xviies. et dès
Rich. 1680 la plupart des dict. ne mentionnent plus
brief, briève que pour le vocab. de la justice, en partic. dans l'expr.
bonne et briève justice].
II.− Adv. 1. 1
remoitié
xiiies. « dans peu de temps, bientôt » surtout dans les loc.
a bref, de bref ou
en bref (
Aumeri,
Passion Ste Catherine, 445 dans T.-L.), la loc.
en bref est qualifiée avec ce sens de ,,vieux mot dont on ne se sert plus`` dans
Trév. 1704;
2. a) 1403
en brief « en peu de mots » (
Chr. de Pisan,
Livre du chemin de longue estude, 1367 dans
Gdf. Compl.); fin
xves. en début de phrase « en résumé, enfin » (
G. Coquillard,
Poésies, I, 196 dans
IGLF Litt.);
b) ca 1450
brief en début de phrase « en résumé, enfin » (
Myst. du Vieil Testament, IV, 103,
ibid.). Déconseillé par Vaugelas (
Rem. sur la Lang. fr., éd. Streicher, Paris, Droz, 1934, p. 31), l'adv. s'est pourtant imposé au
xviies. (
Brunot t. 4, p. 751).
I de l'adj. lat. class.
brevis, -e attesté au sens gén. de « petit, court » dep. Pacuvius (
TLL s.v., 2182, 79, en parlant d'une partie du corps), qualifie ce qui est de peu de durée (Plaute,
ibid., 2172, 39) et en partic. les écrits ou les discours (
Id.,
ibid., 2176, 41), attesté comme terme de prosodie (Lucilius,
ibid., 2178, 57 :
brevis syllaba) ainsi qu'à l'emploi substantivé pour désigner une syll.
brève (Cicéron,
ibid., 2178, 67).
II du même adj. lat.
brevis, -e, attesté notamment dans les expr.
in breve tempus (Térence dans
TLL s.v., 2173, 19) et
ad breve tempus (Cicéron,
ibid., 2173, 22) au sens de « en peu de temps », souvent réduites à
in brevi (Pseudo Cicéron,
ibid., 2174, 8) et à
ad breve (Suétone,
ibid., 2174, 23);
in breve au sens de « en peu de mots, en résumé » est attesté dep. Horace (
TLL s.v., 2177, 77).