BRANLER, verbe.
ÉTYMOL. ET HIST. − A. − 1. Ca 1100 trans. « faire bouger, agiter (à l'orig. une arme) » (
Roland, éd. J. Bédier, 3327); 1546
bransler la teste (
Rabelais,
Tiers Livre, éd. Marty-Laveaux, t. 2, p. 213); 1611 fig.
bransler la tête (
Cotgr.); 1611
bransler au manche (
Cotgr.); 1671 (
Pomey : Les dents me
branlent); d'où 1847 subst. fém.
branlante « dent » (
Dict. d'arg., 151 dans
IGLF Techn.); p. ext.
a) très vulg. [1594 d'apr.
FEW t. 15, 1, p. 248a]; 1640
bransler « faire l'acte charnel » (
Oudin Curiositez add.);
b) 1967 pop.
branler synon. de
faire (
Éd.);
2. ca 1285 pronom. « se remuer » (
Artur, B.N. 337, f
o27b dans
Gdf. Compl.); 1671 « se balancer » (
Pomey) − 1677 (
Miège,
A new dictionary French and English, Londres); 1953 pop.
s'en branler « s'en moquer »
supra ex. 5.
B.− 1165-70 intrans. « chanceler, faiblir » (
B. de Ste-Maure,
Troie, 7166 dans T.-L.).
Contraction de
brandeler « vaciller » (
ca 1172
Chr. de Troyes,
Cligès, éd. W. Foerster, 3776), dér. du rad. de
brandir1*; suff.
-eler*.
L'hyp. d'une dérivation d'un b. lat. *
brandulare (
Vox rom., t. 8, pp. 5-7) ne semble pas à retenir en raison du manque de productivité du suff.
-ulare à cette époque (
FEW t. 15, 1, pp. 251-252). Le sens pop. « s'en moquer » a subi la même évolution sémantique que le verbe
balancer*.