BRANCARD, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1380
brancart « chariot » (
Comptes Hôtel Rois Fr., 84 dans
IGLF Techn.) −
xvies.,
M. Roy,
Artistes et monuments de la Renaissance en France, t. 1, p. 176;
brancard repris dep. 1708 (
Fur.);
2. 1429
branquar « chacune des deux pièces de bois entre lesquelles est placé le cheval ou le porteur (d'une litière, d'une voiture) » (
Artill. Ducs Bourgogne, 62 dans
IGLF Techn.); 1476
brancard (
Id., 191,
ibid.);
3. 1541
brancquart « civière à bras » (
Les La Trémoille, III, 47,
ibid.), graphie isolée; forme
brancal attestée de 1573 (
R. Est.,
Dict. fr.-lat., Paris, J. du Puys) à 1642 (
Oudin,
Recherches ital. et fr., Paris) puis mentionnée à nouv. par
Ac. Compl. 1842 et
Lar. 19e.
Sans doute de la même orig. que
branche* (
FEW t. 1, p. 497 et
REW3, n
o1271) − soit dér. de la forme norm.
branque (av. 1267
Lucid. dans
Gdf. Compl.) d'apr.
Bl.-W.5et
Dauzat 1968, avec suff.
-ard* désignant des inanimés (
cf. billard, buvard, placard, poignard, etc.) − soit empr. au prov. mod.
brancan, brancat, brancal « brancard, grosse charrette, gourdin » (
xvies. C. Brueys dans
Mistral) d'apr.
EWFS2,
DG, Nyrop t. 3, § 354, avec assimilation au suff.
-ard*. Dans l'une et l'autre hyp., le fr. mod.
brancal est empr. au provençal. Le recours à un étymon *
brankareton « les bras » plur. collectif du gaul. *
branka [lat.
branca, v.
branche] (Hubschmied dans
Vox rom., t. 2, pp. 24-29) ne semble pas nécessaire pour rendre compte du suff.
-ard.