BOURRIQUE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1603 masc.
bourique « âne » (
T. de Bèze,
Un resve, p. 2 d'apr. G. Esnault dans
Fr. mod., t. 11, p. 208); 1668 fém.
bourrique (
La Fontaine,
Fables, III, 1 dans
Littré);
2. 1680 technol. fém.
bourrique « sorte de civière utilisée par les maçons pour soulever les matériaux » (
Rich.);
3. arg.
a) 1809 « gourgandine » (lang. poissard, d'apr.
Esn.);
b) 1877 « agent de la Sûreté » (Chans.,
Ibid.); d'où p. ext.
c) 1883 « dénonciateur » (forçats de Guyane,
Ibid.).
Empr. à l'esp.
borrico « âne », attesté dep. fin
xie-début
xiies. (sous la forme
b[
o]
rréko, chez Abenalyâzzar d'apr.
Cor.), du lat. pop. *
bŭrrīcus, altération, sans doute sous l'infl. de
bŭrrus « roux » et de
bŭrra « bure » (v.
FEW t. 1,
s.v. būricus), du lat.
būricus « petit cheval ». L'Espagne exportait en effet une race particulière d'ânes, appelée plus tard race poitevine.