BOURRE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. 1174-78
borre « partie la plus grossière de la laine » (
Étienne de Fougères,
Livre des manières, 920 dans T.-L.); 1280
boure de soie (
Ph. de Remi,
Œuvres poétiques, 3992,
ibid.);
2. 1268-71 « amas de poils, détachés avant le tannage de la peau de certains animaux, à poils ras, et servant à garnir les harnais » (
E. Boileau,
Métiers, 221,
ibid.);
3. 1618 « corps inerte qui maintient en place la charge d'une arme à feu » (
Aubigné,
Hist. Univ., V, 11 dans
Hug.);
4. 1690 (
Fur. :
Bourre signifie le commencement d'un Bourgeon de vigne);
5. 1690 (
Ibid. :
Bourre. Se dit figurément en Morale, de tout ce qui est grossier, inutile dans quelque ouvrage de prose, ou de vers).
Du b. lat.
burra « étoffe grossière » (
ve-
vies.
Eucheria,
Carm. 5 dans
Forc.) attesté dès le
ives. au sens fig. synon. de
nugae (
Ausone, 471, 5,
ibid., 2251, 43) à rapprocher du sens 5; au sens 4, v. aussi
bourgeon, peut-être fém. substantivé
(burra sc. lana) de l'adj.
burrus « roux » (
Ern.-Meillet).