BOULEVARD, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − 1. a) Av. 1365
bolevers « ouvrage de défense » (
J. Le Bel [de Liège], I, p. 266 dans
Fr. mod., t. 4); 1425
bollewerc (Arch. Nord, B 4025, f
o32 dans
IGLF Litt.); 1429
bollevart (
Artill. Ducs Bourgogne, 52 dans
IGLF Techn.);
xves.
boulevars (
Journal d'un bourgeois de Paris, éd. Tuetey, Paris, 1881); 1559
boulevard (
Amyot,
Romulus, 17 dans
Hug.); considéré comme usité seulement dans la lang. milit. dep.
Fur. 1690 et réputé ,,ancien`` dep.
Pt Lar. 1906;
b) 1509
bolvert « ce qui protège » (
Lemaire de Belges,
Legende des Venitiens, ch. 1 dans
Hug.); 1541
boulevard (
G. de Selve,
Huict Vies de Plutarque Paul Émile, 109 r
o,
ibid.);
2. 1803 (
Boiste :
Boulevart promenade plantée d'arbres autour d'une ville [sur l'emplacement d'anciens remparts]) [Contrairement à
FEW t. 15, 1, p. 178 ne se trouve pas attesté dans
Fur. 1690 ni dans
Ac. 1798]; av. 1842 « à Paris, lieu très fréquenté par les artistes » (
Stendhal,
supra); d'où 1867
théâtres des boulevards (Lar. 19e).
Terme attesté aux
xiveet
xvesiècles dans des textes d'orig. wallonne et pic. (
supra; v. aussi
Gdf. Compl. et
Littré). Plus prob. emprunté au m. néerl.
bolwerc « bastion » (
Gesch., p. 10;
Valkh., p. 69;
Behrens D., p. 50;
EWFS2;
Dauzat 1968;
FEW t. 15, 1, p. 178; v.
Verdam et
De Vries Nederl.) qu'au m. h. all.
bolwërc (v.
Lexer30); il est possible aussi que le mot soit parvenu en fr. par l'une et l'autre voie; la finale du mot a été ultérieurement assimilée au suff.
-ard*. Le fr. a été à son tour emprunté par les autres lang. rom. (
REW3, n
o1197).