BOULANGER1, ÈRE, subst.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1100 lat. médiév.
bolengarius subst. Abbeville (
Recueil des Actes des Comtes de Ponthieu, éd. Brunel, 11 dans
Bambeck Boden, pp. 186-187); autres textes pic.,
ibid.;
ca 1120
bolengerius (
Cartulaire de l'abbaye de Saint Martin de Pontoise, n
o40, 35 dans
Quem.);
ca 1170
bolengier (
Aymeri de Narbonne, 2122 dans T.-L.); 1299
boulanger (
Chart. de Charles d'Anjou dans
Gdf. Compl.).
Terme d'orig. pic.; prob. élargissement normalisant par le suff.
-ier* de l'a. pic.
boulenc « celui qui fabrique des pains ronds » (fin
xiies.,
Charta Peagiorum urbis Ambianensis, quae est Philippi Comitis Flandriae dans
Du Cange,
s.v. bolendegarii [plur.
boulens]), lui-même dér. avec suff.
-enc (issu du germ.
-ing, littéralement « celui qui fabrique les pains »;
cf. a. fr. *
tisserenc, tisserand*) d'un a. b. frq. *
bolla « pain rond » (
FEW t. 15, 1, p. 176) que l'on peut déduire du m. néerl.
bolle « pain rond »,
Verdam [néerl. mod.
bol «
id. »], a. h. all.
bolla, glosé
pollis « fine farine de froment » (
Graff t. 3, col. 96), m. h. all.
bolle « farine de résidu », « pâtisserie faite avec cette farine » (
Lexer) que Marchot dans
Romania t. 47, pp. 207-211 rapproche du lat.
pollen « fleur de farine », v. aussi
Falk-Torp t. 1, p. 91. L'hyp. selon laquelle
bolengier serait dér. de l'a. fr.
bolenge « bluteau »,
xiiies. agn.,
G. de Biblesworth,
Traité, 155 dans T.-L. (Wedgwood dans
Romania, t. 8, pp. 436-437; Marchot,
ibid., t. 47, pp. 211-213) fait difficulté des points de vue géogr. et chronologique.