BOUILLE1, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1353 Suisse
bolie « mesure de capacité [pour le vin, le raisin] » (Texte cité dans
Pierreh. : une
bolie de risins); 1388
boille «
id. » (
Inventaire du Mobilier du Duc de Bourgogne, II, 336 dans
IGLF Techn.); 1569 plus gén. « récipient »
boille a l'avaine « panier ou hotte pour l'avoine » (
Arch. Nord, B 13210, f
o7,
ibid.); 1751
bouille « mesure pour le charbon » (
Encyclop. t. 2).
Mot dont l'aire géogr. comprend le Tessin, les Grisons et le fr.-prov. : Franche-Comté (
Beauquier,
Voc. étymol. des provincialismes usités dans le département du Doubs, Besançon), Suisse romande [attest.
supra et
Pat. Suisse rom., s.v. boly(e)]. Prob. d'orig. prérom. (
Pat. Suisse rom., loc. cit. et
s.v. bouè), à rapprocher de la glose : Hec
bullia, « boile », tirée d'un vocab. lat.-fr. du
xives. traduisant des mots appartenant exclusivement à l'idiome pop. de la Franche-Comté (texte publ. par Ulysse Robert dans
Bibl. de l'École des Chartes, t. 34, p. 35). L'hyp. d'un rattachement au b. lat.
buttis, bouteille* (
Dauzat 1968), par l'intermédiaire d'un lat. médiév.
butella (
xiiies.
Wilhelmus Rubruquensis,
Itin., p. 227, 13 dans
Mittellat. W. s.v. butellus, 1629, 63) fait difficulté du point de vue phonétique. L'étymon frq. *
bullja [ags.
bolla « jatte, tonneau »]
(EWFS2) fait difficulté des points de vue chronol. et géographique.