BOUILLABAISSE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − Vers 1835-40 masc.
bouille baïsse (
Pons de L'Hérault,
Mémoires dans
Quem.); 1840 fém.
bouille-abaisse (
Mérimée,
Colomba, p. 7); 1845
id. bouillabaisse (
Flaubert,
L'Éducation sentimentale, p. 216).
Empr. au prov. mod.
boui-abaisso (
boulh-abaisso, boulh-abais) attesté chez Chailan (ds
Mistral), composé pour le 1
erélément soit de la 2
epers. du sing. de l'impératif, soit de la 3
epers. du sing. de l'ind. prés. du verbe
bouie « bouillir », pour le 2
eélément de la 2
epers. du sing. de l'impér. du verbe
abaissa « abaisser » (ou bien :
bouie-abaissa, littéralement « bous et abaisse [adressé au mets cuisant dans la marmite] », ou bien :
boui-abaissa « elle [la marmite] bout, abaisse-là », parce qu'il ne faut qu'un bouillon pour cuire ce mets);
cf. également le titre d'un journal hebdomadaire
Lou Boui-abaisso publié à Marseille de 1841 à 1846.
Bouille-baisse est empr. à la forme languedocienne
boulhobasso (
Mistral), composée pour le 2
eélément du verbe
baissa « baisser ».