BOUÉE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1394 [et non 1384]
boue « morceau de bois ou de liège qui flotte au-dessus d'une ancre pour indiquer l'endroit où elle est mouillée » (Cité dans le
B. de la Commission des Antiq. de la Seine-Inf., VIII, 388 dans
R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 299);
ca 1450
boueez (
H.-L. Zeller,
Das Seerecht von Oléron, Heft 2, Mainz, 1907, p. 10 § XVI);
2. 1690 « corps flottant destiné à prévenir d'un danger » (
Fur.);
3. 1811
bouée de sauvetage (
Mozin-Biber).
Prob. empr. au m. néerl.
boeye «
id. » (
Verdam), à rattacher au frq. *
baukan « signe » correspondant au germ. *
baukna et que l'on peut déduire du m. néerl.
boken, a. sax.
bōkan, a. h. all.
bouhhan « signe » (
De Vries Nederl., s.v. baak). Contrairement à l'opinion de
Vidos Tecn., pp. 271-279,
Bl.-W.5et
FEW t. 15, 1, p. 83, il convient semble-t-il, de séparer le m. néerl.
boeye « lien, chaîne, entrave », empr. à l'a. fr.
buie « lien, fer, entrave » (
xiies. dans T.-L.); du lat.
boja « carcan, entrave », du m. néerl.
boeye, terme de mar., étymon du fr.
bouée, v.
De Vries Nederl., s.v. boei 1 et 2. L'hyp. d'une dérivation directe soit du germ. *
bauk[
n]- « signe » (
REW,3n
o1005;
Dauzat 1968) soit du frq. *
bokan (
Gam. Rom.2t. 1, p. 309;
EWFS2) semble devoir être écartée en raison de l'apparition tardive du mot français.