BOT1, BOTE, adj.
ÉTYMOL. ET HIST. − [1165-70 « personne qui a le pied bot », d'apr. éd. Foerster, p. 341; « nabot », d'apr. éd. Roques, gloss., p. 249b (
Chr. de Troyes,
Erec et Enide, éd. W. Foerster, 1024 : Quand tu tel outrage veïs, Si le sofris et si te plot D'une tel feiture d'un
bot, Qui feri la pucele et moi), attest. isolée]; 1552
pied bot (
Poppe, p. 144).
Mot se rattachant à l'a. fr.
bót « crapaud » (av. 1105,
Gloses de Raschi, d'apr.
Levy, p. 42; 1165-70,
Chr. de Troyes,
Erec, 1950 dans T.-L.), de même qu'à l'adj.
bot « mal arrondi » (1611,
Cotgr.). Origine discutée. Le fait que d'une part les sens de « gros, émoussé » et de « animal gros et court, crapaud » se trouvent dans d'autres lang. romanes (v.
REW3, n
o1239a) et que d'autre part la même notion de « gros, court, émoussé » est relevée dans diverses lang. germ. (
FEW t. 15, 2, p. 45b) suggère à
FEW l'hyp. d'un étymon germ. *
bŭtt auquel il attribue le sens de « émoussé »; à l'encontre de cette hyp., la difficulté à expliquer les formes fr. à partir de
ŭ
(v. J. Hubschmid dans
Z. rom. Philol., t. 78, 1962, p. 122) et le caractère contestable du sens attribué au germ. en raison de l'apparition tardive de l'adj. fr. de même sens (1611,
supra), v.
Gesch., pp. 29-30 et
Sain. Sources t. 3, pp. 438-442.
REW3,
Sain.,
loc. cit., p. 440,
Cor.,
s.v. boto, attribuent à l'ensemble de ces mots une orig. onomatopéique; mais il serait étonnant que des formations expr. similaires se soient produites dans des aires si éloignées (v. J. Hubschmid,
loc. cit., p. 121).
EWFS2rattache les mêmes mots à une racine
bŏtt dont il ne précise pas l'origine.