BON1, BONNE, adj., adv. et subst.
ÉTYMOL. ET HIST.
I.− Adj. 1. notion de convenance
a) 881 « (d'une pers.) qui a les qualités convenables à sa nature » (
Eulalie, 1 dans
A. Henry,
Chrestomathie de la litt. en a. fr., Berne, 1953 :
Buona pulcella fuit Eulalia);
b) xies. «
(id.) qui remplit bien ses obligations » (
Alexis, éd. G. Paris, Paris, 1933, p. 340);
c) xies. « (d'une chose) qui est de bonne qualité, qui mérite l'estime » (
Ibid., p. 611);
cf. ca 1100
bons escuz (
Roland, éd. Bédier, Paris, 1937, 1262) d'où 1130-60
bon à + inf. (
Couronnement Louis, 2073 dans T.-L.); av. 1250
bon pour + inf. (
G. le Clerc,
Joies N.D., B.N. 19525, f
o91 v
odans
Gdf. Compl.); 1259
boenne foi (A.N. JJ 34, f
o30 r
odans
Gdf. Compl.); 1270
buon sens (A.N. K 33, pièce 19,
ibid.); 1282
boien gré (Champ., A. S.-et-O.,
ibid.);
ca 1300
bone volonté (
Ronc., p. 198 dans
Littré);
d) 1172-75 « (d'une chose) agréable » (
Chr. de Troyes,
Chevalier Charrette, Vat. Chr. 1725, f
o21
c,
ibid.);
e) fin
xiies.-début
xiiies. « qui correspond aux enseignements de la morale » (
Guiot de Provins,
Bible, 25,
ibid.);
2. notion de bonté
a) 2
emoitié
xes. « (d'une pers.) qui fait le bien » (
St Léger, 39-40 dans
A. Henry,
op. cit., p. 10); d'où av. 1544 qualifie un brave homme (Cl.
Marot,
Complainctes, p. 515 dans
Gdf. Compl.);
b) xies. « (d'une chose) qui est inspiré par la bonté » (
Ep. de S. Est., 1
d,
ibid. : Par
benne entencium);
3. p. ext. notion d'intensité
a) ca 1195 « qui atteint largement la mesure exprimée » (
Ambroise,
Guerre sainte, 7207 dans T.-L.);
b) av. 1664 « violent, fort » (D'Ablancourt dans
Rich. 1680 : Un
bon coup de poing);
c) xives. « définitif »
une bonne foiz (
St Grégoire, octosyllabes, ms. Evreux fr. 8, éd. A. de Montaiglon dans
Romania, t. 8, p. 530).
II.− Subst. 1. 1130-60 « ce qui fait plaisir, ce que l'on désire » (
Couronnement Louis, 1316 dans T.-L.), surtout dans le syntagme
fere (+ datif) ses
buens, ses
bons (
Erec et Enide, 523,
ibid.); 1576 « ce qui est bon, la bonne partie » (
J. A. de Baïf,
Mimes, l. 1, f
o20 v
odans
Gdf. Compl.); av. 1695
avoir du bon (
La Font.,
Berc. dans
Littré);
2. ca 1225 « personne qui est bonne » (
Moniot d'Arras (?) dans
Les Chansons Chartelain de Couci, éd. A. Leroud, XXI, 30).
III.− Adverbe ca 1165-70
bon « de bonne manière » (
B. de Ste-Maure,
Troie, 12937 dans T.-L.); 1539
sentir bon (
Est.); 1601
tenir bon (
Charron,
Sag., liv. 3, ch. 14, p. 662 dans
Gdf. Compl.); 1852
bono « bien, bon » arg. soldats d'Afrique (d'apr.
Esn.); 1863 (
A. Camus,
Les Bohèmes du chapeau, I, p. 221 dans
Sain. Lang. par., p. 161).
I du lat. class.
bonus. II emploi substantivé de I. III emploi adv. de I;
bono d'apr. l'ital.
buono.