BLIAUD, BLIAUT, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − Ca 1100
blialt « sorte de tunique, vêtement du dessus ajusté, commun aux deux sexes » (
Roland, éd. Bédier, 282);
ca 1150
bliaut (
Thèbes, éd. L. Constans, Paris, 1890, 394); fin
xiies.
bliaud (
Lai Désiré, éd. Fr. Michel, p. 31 dans
Gdf.); seulement en a. fr.; repris au
xviiies. comme terme d'archéol. dans
Trév. 1752 sous la forme
bliaux, pluriel.
Terme de l'aire gallo-romane (a. prov.
blidal, Pt Levy;
blizal, 1181, Rouergue dans
Brunel t. 1, n
o192, 5;
bliau, xiies. dans
Rayn.) passé dans l'esp. (dès 1140 dans
Cor.) cat. port.
brial, le m. h. all.
blîal, blîant « étoffe de soie brodé d'or » (
Lexer30) et l'angl.
blihant « sorte de tunique, riche étoffe dont elle est tissée » (
ca 1314 dans
NED, s.v. bleaunt). Orig. obsc. (
FEW t. 21, p. 517). L'hyp. d'un étymon frq. *
blîfald « manteau de couleur écarlate » (Gamillscheg dans
Boletim de Filologia, t. 10, p. 191 et
Gam. Rom.2t. 1, p. 317;
EWFS2) composé de *
bli- que l'on peut déduire de l'a. sax.
blî « coloré, brillant » et de *
-fald à rapprocher de l'a. h. all.
fald « action de plier, pli », a. nord.
faldr « extrémité d'un vêtement » [
cf. a. prov.
faudas « pan d'un habit », a. prov.
fodil « tablier » issus du got. *
falda « pli »
, FEW t. 15, 2, pp. 99-103] fait difficulté parce qu'elle ne peut expliquer l'a. prov.
blidal, blizal. − L'étymon a. h. all.
bridelt, part. passé de
bridelen, britelen « *tisser » (R. Gardner dans
Romance Studies, t. 12, 1950, p. 63) est à écarter parce que ce verbe n'est pas attesté en a. h. all. mais en m. h. all. et seulement au sens de « serrer la bride » [à rattacher au m. h. all.
brîdel, v.
bride].