BLASER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − [
xviies. exemple de M. Regnier d'apr.
Trév. 1743, v. G. Raibaud dans
Fr. mod., t. 6, p. 359]; 1740 (
Ac. :
Blaser, se blaser. S'user à force de boire des liqueurs fortes); 1762 fig. (
Ac. : un homme
blasé); 1797
se blaser (
G. Sénac de Meilhan,
L'Émigré, p. 1758); 1817 subst. (
G. de Staël,
Considérations sur les principaux événements de la Révolution fr., p. 371).
Terme implanté dans le domaine pic. : rouchi
blasé « blême par l'usage fréq. des liqueurs fortes » (
Hécart), wallon
blasé « atteint d'une maladie qui se manifeste par une enflure, notamment au visage, par suite de l'abus des liqueurs alcooliques » (
Verm.), v. aussi
Valkh., p. 62; prob. d'orig. néerl. : le verbe m. néerl.
blasen est en effet attesté au sens de « gonfler, enfler, » (
Verdam), sens qui ne semble cependant pas s'être conservé dans le néerl. mod.
blazen, seul susceptible d'avoir été empr. par le fr. mod. et uniquement attesté au sens de « souffler ». Un empr. au prov.
blazir « faire faner, détériorer », d'un frq. *
blâsjan « être enflammé », à rapprocher du m. h. all.
blas « bougie, flambeau »
(EWFS2) fait difficulté des points de vue morphol. et géographique.