BLAGUE2, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1721
blaque « sac à tabac »
(Trév.);
2. 1809 « mensonge, vantardise, histoire » (Cadet de Gassicourt cité par
Sain. Lang. par., p. 79).
Empr. au néerl.
balg « gaine, enveloppe » et aussi « dépouille, peau dont on dépouille un animal, surtout un oiseau »
cf. Van Dale,
Handwoordenbock der Nederl. Taal, 1915, 17 cité par
Barb. Misc. 21, n
o4 et aussi
Gallas (hyp. de
Barb.,
loc. cit.;
Bl.-W.5;
FEW t. 15, 1, pp. 34-35); la métathèse
-al- >
-la- s'explique par la rareté en fr. non savant du groupe
-lg-. Le sens de « menterie » est issu de la notion de « gonflé, boursouflé », la blague à tabac semblant être gonflée d'air.
Cf. le sens de « jabot de pélican servant de sac » attesté en fr. en 1722 (
Labat,
Nouveau voyage aux Iles [éd. 1742], VIII, 299 cité par Buffon dans
Barb.,
loc. cit., p. 183) et en 1758 (
Le Page Du Pratz,
Hist. de la Louisiane, II, 113 cité par le même,
ibid.); de plus, l'hyp. d'un empr. au néerl., lang. d'un peuple colonisateur, est en accord avec les textes cités par Buffon, et avec le milieu, vraisemblablement celui de la marine, où est né le mot fr. Pour ces raisons, un empr. au b. all.
blagen « bouffer, se boursoufler » (
EWFS2;
Dauzat 1968) est moins vraisemblable.