BIGRE1, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1155-73 dr. forestier, lat. médiév.
bigrius « garde d'une forêt dont la fonction était de chercher les abeilles, de les rassembler et de les élever dans des ruches » (
Gesta Consulum Andegavorum dans
Du Cange t. 1, p. 641b); 1257 a. fr.
bigre (
Charta Johannis domini de Argentonio [Argentan, Orne],
ibid., t. 1, p. 659a).
Terme solidement implanté en Normandie aux
xiie,
xiiieet
xivesiècles (v.
Du Cange t. 1,
s.v. bigarius adj.,
bigarus et
bigrus, subst.), prob. empr. à l'a.b.frq. *
bikari dont le corresp. est le néerl.
bijker « apiculteur », formé de
bij « abeille » sur le modèle de
imker « apiculteur » (
De Vries Nederl.). L'hyp. d'un empr. à l'a. nord., plus conforme à l'aire géogr. du mot, fait cependant difficulté étant donné que l'a. nord. connaît seulement *
bi « abeille » (v.
De Vries Anord., s.v. bý
) et n'a pas de forme corresp. à la 2
epart. du mot (
FEW t. 15, 1, p. 108).